Site de Relogement des Populations Sinistrées de la Langue de Barbarie de Diougop : Du Concret à Perte de Vue !

_ « Suite à des perturbations naturelles liées aux changements climatiques, de fortes houles d’origine marine se sont abattues sur les côtes Saint-louisiennes et plus particulièrement sur la Langue de Barbarie durant la période 2017-2018) ; Avec comme conséquences de graves dégâts sur les habitations, les infrastructures liées aux activités de pêche, les établissements scolaires et autres équipements sociocommunautaires ; 259 familles (environ 2600 personnes) ont été installées par les autorités dans des conditions précaires à Khar Yalla, au Camp Gazeille et/ou dans des familles d’accueil ou en location. Pour venir en aide aux populations, le Projet de Relèvement d’urgence et de Résilience à Saint-Louis (SERRP) a été lancé par l’Etat du Sénégal en 2018, avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale, pour faire face aux phénomènes naturels récurrents qui ont causé des déplacements massifs de populations et des pertes économiques considérables. Le projet vise à réduire la vulnérabilité aux risques côtiers des populations établies sur la Langue de Barbarie et à renforcer la planification de la résilience urbaine et côtière de la ville de Saint-Louis. Le projet a été prolongé jusqu’en 2025 suite à l’obtention d’un financement additionnel. Le coût global du projet est estimé à 48 milliards FCFA. Relogement temporaire d’urgence pour les familles déplacées Les populations vivant sur la Langue de Barbarie, dont les maisons avaient été démolies et relogées par les autorités administratives dans des conditions précaires sur le site de Khar Yalla et au Camp gazeille ont été relogées en deux phases avec l’appui de l’UNOPS dans des unités mobiles d’habitation sur le site de Diougop. Pour rappel, l’acquisition des unités mobiles d’habitation (UMH) a été confiée au Bureau des Nations Unies pour les Services d’Appui aux Projets (UNOPS) à travers un Accord signé avec l’ADM. La première phase du relogement temporaire a été achevée en juillet 2019, permettant de reloger 692 personnes. La seconde phase a eu lieu en avril 2021 et a concerné 809 sinistrés qui vivaient dans des familles d’accueil. Au total, 1499 personnes sinistrées ont été réinstallées sur le site de Diougop. Les sinistres liés à l’avancée de la mer ont eu pour conséquence de faire déménager plusieurs établissements humains côtiers. En plus d’avoir perdu leur habitat, ces personnes ont également perdu leurs filets de sécurité sociale et économique. Ce déplacement de familles est source de beaucoup de contraintes et de difficultés que le Projet se propose d’atténuer ou de solutionner à travers un dispositif d’accompagnement social, de médiation, d’assistance psychosociale et de restauration de moyens de subsistance. Le SERRP a accompagné ces différentes phases de relogement provisoire à travers : La dotation de kits domestiques (matelas, couvertures, moustiquaires imprégnées, chaises, nattes, produits d’hygiène et d’entretien, etc.) ; L’aménagement de commodités (toilettes, cuisines, …) ; La mise à disposition de classes (UMH aménagées), et de tables-bancs, tableaux, bureaux, chaises, de fournitures et de matériels scolairesAccompagnement de projet socio-économiques (Cf : fiche d’illustration des micro-projets). Aménagement du site et construction de logements définitifs La construction des logements définitifs vise à faire bénéficier de logements permanents, sur le site de Diougop, aux populations les plus vulnérables établies dans la zone côtière à haut risque sur la Langue de Barbarie sur une largeur de 20m dans la zone urbanisée, ainsi que les familles sinistrées déjà relogées dans des unités mobiles. Les travaux des voiries et réseaux divers primaires ont déjà été réalisés. (eau, électricité, réseau de drainage des eaux pluviales, station de pompage, voiries…). Les travaux de voiries secondaires sont en cours. Environ 500 logements sont en cours de construction sur le site de Diougop dans la commune de Gandon, sur une superficie de plus de 14 hectares, en 3 phases. Les travaux des phases 1 et 2 sont actuellement en cours pour un total de 267 logements. La phase 3 démarrera en décembre 2023, dès que les populations sinistrées seront relogées dans les maisons déjà livrées. Cette dernière phase concerne 233 logements répartis en deux lots. Il est également prévu la construction d’équipements sociaux pour offrir aux bénéficiaires un cadre de vie meilleur. Dans ce sens, il est d’abord prévu la construction du poste de santé et du marché dont le démarrage est fixé en début janvier 2024. La réalisation des travaux des autres équipements suivra et concernent un centre socio-éducatif, une mosquée, un collège, une école élémentaire et préscolaire Tous ces aménagements et équipements autour des logements devraient permettre aux populations de vivre dans un cadre de vie plus décent avec toutes les commodités. Restauration des moyens de subsistance et accompagnement des populations déplacées par le SERRP Les populations déplacées étant auparavant établies au bord de la mer où elles exerçaient comme activité principale la pêche et risquant de perdre leur source de revenu avec ce déplacement dans la Commune de Gandon, l’une des mesures phares d’accompagnement du Projet est l’élaboration participative et inclusive d’un Plan de Restauration des Moyens de Subsistance (PRMS) pour les aider à restaurer ou à améliorer leur niveau de vie. Le PRMS a été élaboré sur la base d’enquêtes auprès des populations concernées leur demandant si elles souhaitent conserver leurs activités professionnelles d’origine ou si elles souhaitent se reconvertir dans d’autres activités économiques ; toutes les deux options avec l’appui et l’accompagnement du SERRP. Sur cette base l’ensemble des activités choisies par les populations bénéficiaires ont été déclinées en Projets Socioéconomiques (PROSE) et en Projets d’Investissements Communautaires (PIC). Le SERRP a ainsi prévu un budget d’environ 3 milliards FCFA pour financer ces Projets socioéconomiques et d’aménagement du cadre de vie pour les populations déplacées de la Langue de Barbarie. Certains de ces Projets socio-économiques sont déjà mis en œuvre au niveau du site de relogement provisoire à savoir : la formation de 26 femmes en couture et coiffure au Centre de Formation Professionnelle de Sainr-Louis (CFP) ; la formation de 59 jeunes aux métiers du BTP au Centre Régional de Formation Professionnelle de de Sainr-Louis (CRFP) ; l’ouverture au niveau du site de relogement provisoire d’une unité de coiffure et d’une unité de couture entièrement équipées de matériel professionnel avec une dotation conséquente de matières et de produits pour une autonomie d’environ 6 mois ; l’ouverture au niveau du site de relogement provisoire d’une centrale d’achat entièrement équipée et approvisionnée en denrées et produits alimentaires pour la vente ; la mise en place d’une activité de micro-jardinage avec une dotation conséquente de semences, engrais et de matériel de maraichage ; l’acquisition d’un camion frigorifique par le SERRP et d’un camion utilitaire par le projet WACA en plus de matériel d’exploitation du poisson pour deux GIE de femmes mareyeuses et transformatrices de poisson. D’autres Projets socioéconomiques (PROSE) suivront dans le site de relogement définitif pour les populations qui vont être déplacées en plus de l’aménagement dans le site de services (poissonnerie, mini marchés, pharmacies, salon de couture, …). L’exploitation de ces PROSE permettra à la fois d’offrir aux habitants du site tous les services de proximité nécessaires, mais aussi des possibilités d’emploi en priorité, alors que les PIC contribueront à l’épanouissement social des populations déplacées, ainsi qu’à la promotion d’une culture de gestion durable des réalisations du Projet ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *