Les Licences de Pêche Mauritaniennes Encore Source de Division à Saint Louis

Une trentaine de blessés chez les forces de l’ordre, un nombre important chez les manifestants, les installations de Omvs calcinées, le siège de la Senelec saccagée, une voiture 4×4 de la Senelec brûlée, trois voitures d’agents de l’hôpital vandalisées, des pirogues accostées le long de la berge en flammes, c’est le bilan de la journée noire qu’a vécu la cité tricentenaire, ce mardi.
Il faut dire que la ville de Saint-Louis s’est réveillée sous les feux des lacrymogènes.
Et ce spectacle déplorable de course-poursuites entre les forces de l’ordre et de jeunes pêcheurs a, finalement, duré jusqu’à prés le crépuscule. L’épicentre de ce corps à corps a éte le pont Moustaph Malick Gaye et ses environs immédiats. A l’entrée comme à la descente du l’ouvrage qui relie la langue de barbarie et la place Faidherbe, les policiers et autres berêts rouges se sont violemment opposés aux jeunes pêcheurs de Guet Ndar et de toute la langue de barbarie. Aux lacrymogènes lancés par les limiers, les populations ont répliqué par des jets de pierre. La situation a tellement dégénéré que les policiers qui ont semblé en perdre le contrôle, ont eu besoin du renfort des élèments du Gmi de Thiés, des gendarmes et des militaires prépositionnés dans l’île, au moment des faits. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les populations de la langue de barbarie ont bien mûri leur coup et cogité autour d’une stratégie savamment orchestrée. Les manifestants, le visage dégoulinant de sueur, déterminés à avoir gain de cause, ont, ainsi, barré le pont Moustaph Malick Gaye à l’aide de pirogues, de branchages, de plaquettes de zinc arrachées au niveau du chantier qui abrite les travaux de réhabilitation de la place Fêdherbe. Au surplus les adversaires d’un jour des forces de l’ordre ont brûlé des pneus, rendant l’atmosphère invivable. Ne sachant plus à quelle autorité se fier, ces jeunes surexcités ont décidé d’user de l’argument de la force en bravant les forces de l’ordre pour, nous a-t-on expliqué, inciter les tenants du régime en place, à accorder une importance primordiale au lancinant problème des licences de pêche mauritaniennes. En réalité, c’est essentiellement à ce niveau que cette subite montée d’adrénaline trouve ses origines. Trouver la racine du mal en vue de lui administrer le remède – miracle, c’est ce qu’attendent les populations de la langue de barbarie de la part des autorités du Sénégal et de la Mauritanie en charge des questions relatives à la pêche. À l’occasion de cette présente campagne de pêche, aux traditionnelles problématiques liées au quota, au taux d’embarquement, aux tracasseries des garde-côtes mauritaniens, est venue s’adjoindre une obscure affaire d’amende. Certaines pirogues ont eu l’outrecuidance de pêcher des espèces non autorisées comme le mulet, plus communément appelé, sous nos tropiques, « déem ». Et, au moment des négociations de la commission de délivrance de ces fameuses licences, les représentants de l’État mauritanien ont fait mention de cette amende. Certains capitaines de pirogues ont, ainsi, été privés du fameux sésame. Leurs requêtes d’obtention des licences en cours ayant été mises sous la caution du paiement de cette amende. Aujourd’hui les propriétaires de pirogues en régle, qui se sont, déjà, acquittés du paiement de leurs licences, et qui n’en peuvent plus d’attendre leur camarades contrevenants, réclament la permission d’aller pêcher. Cest dans ce dessein qu’il convient d’appréhender l’ire des jeunes pêcheurs qui en ont ras-le-bol de passer leurs journées à se tourner les pouces. Dans cette partie de la ville de Mame Coumba Bang, le malaise profond qui y sévit transcende, cependant, et de loin, les licences de pêche mauritaniennes. Le site de référence www.miroironeline.com croit savoir que les populations, gagnées par la précarité, n’ont eu de cesse, ces dernières années de réclamer de meilleures conditions de vie. Le dragage de la brèche meurtrière, ouverte à l’embouchure du fleuve Sénégal en Octobre 2003, l’avancée de la mer et son cortège de malheurs, la rareté du poisson et des produits halieutiques, leur non_implication et la méconnaissance des enjeux liés à la découverte du pétrole et du gaz sont autant de difficultés auxquelles le quartier Guet_Ndar et ses environs sont confrontés, au quotidien.

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