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Ena : La Cour Suprême s Suspend le Concours d’ Entrée

Par sencafeactu

« Le concours d’entrée à la prestigieuse Ecole nationale d’administration (Ena), qui forme l’etite administrative du Sénégal, a été suspendu par la haute juridiction. Selon Le Quotidien qui donne l’info ce vendredi, une vingtaine de candidats-fonctionnaires avaient saisi la justice pour protester contre leur exclusion du concours. Les épreuves qui étaient prévues demain n’auront donc pas lieu. Une première! »

 

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Saint Louis : Bokk Gis Gis Réclame la Démission du Maire et Investit Ousmane Wade pour 2022

 » Nous avons convoqué aujourd’hui une réunion élargie aux différents mouvements de jeunes, femmes et cadres de la Convergence libérale démocratique / BOKK GIS-GIS de Saint-Louis pour faire l’état de la situation alarmante dans laquelle sombre notre ville de jour en jour. Cette précarité est visible à tous les niveaux : mobilité urbaine difficile, cadre de vie pitoyable avec des quartiers souffrant de manque d’assainissement, de travaux ou de chantiers dépassant largement les délais d’exécution, une économie à terre et le chômage des jeunes. Comme vous l’avez constaté, Saint-Louis ne donne plus de crédit aux propos de Mansour Faye à cause des promesses non tenues comme la brèche et le nouveau stade qui n’est plus à l’ordre du jour. Du point de vue de l’Education, certaines écoles menacées d’effondrement et des structures sanitaires frise le ridicule. Face à ce tableau sombre, LA CONVERGENCE DEMOCRATIQUE / BOKK GIS GIS DE SAINT-LOUIS déclare  M. Mansour FAYE PERSONA NON GRATA Exige sans délai sa démission à la tête de la mairie de Saint-Louis puisque son mandat est échu depuis 2019. A ce jour, nous le considérons comme le CHARGE DE MISSION de Macky SALL répondant aux ordres du chef. Etant au cœur de plusieurs scandales fonciers, le Chargé de Mission est même impopulaire au sein même de son parti où plusieurs candidatures se sont déclarées. Devant ces forfaitures sans précédent, nous sollicitons l’adhésion des Saint-Louisiens d’ici et d’ailleurs à une NOUVELLE DYNAMIQUE ALTERNATIVE REPRESENTATIVE (NDAR) qui est une vision incluse des forces saint-louisiennes. Par conséquent, suite à une large concertation BOKK GIS_GIS SAINT-LOUIS propose M. OUSMANE WADE natif de Darou comme candidat à la mairie de Saint-Louis pour le parti et que nous le proposons aussi comme candidat à la GRANDE COALITION DE L’OPPOSITION. Le choix porté sur Ousmane WADE se justifie par le fait qu’il incarne l’unanimité pour avoir regroupé toute l’opposition au sein d’une plate forme d’action et citoyennne et d’échange dont lui-même en est-on le coordinateur. Il a été aussi au sein de tous les combats citoyens. En plus, cette candidature qui vise Ousmane WADE, clé de voûte de l’ère d’une alternance générationnelle ne met pas en scène un noviste en politique « .

 

 

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Site de Recasement de Djougop : Toutes les Commodités Prévues pour les Populations Sinistrées de la Langue de Barbarie

 » D’une durée de 7 ans (2018-2025), le SERRP se veut une réponse efficace pour faire face aux ondes de tempêtes maritimes intempestives et récurrentes auxquelles les populations de la Langue de Barbarie sont confrontées.

En effet, dans la perspective de sécuriser les populations exposées, il est prévu la libération d’une emprise de protection contre les effets des houles sur une bande longue de 3,6 km et large d’environ 20 mètres, et la réinstallation de ces populations sur des sites aménagés.

Ainsi, 15 086 seront déplacées de la Langue de Barbarie. L’Agence de Développement Municipal (ADM), agence d’exécution du projet, a acquis un site à Diougop dans la Commune de Gandon où 530 logements en dur seront construits en vue d’y reloger ces communautés « .

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Langue de Barbarie : La Digue de Protection Prend Forme

 » Les quartiers de Saint-Louis situés dans la Langue de Barbarie sont soumis, depuis plusieurs décennies, aux aléas des changements climatiques que sont, entre autres, l’avancée de la mer et l’érosion du littoral qui entraine le recul de la ligne de rivage et provoque parfois une submersion marine et des inondations. Du coup, les habitations situées sur la côte et les infrastructures publiques et privées sont détruites ou directement menacées par ce phénomène qui impacte fortement sur les activités économiques, la vie et la santé des populations. Une situation qui a fini de plonger ces quartiers dans la précarité.

Face à ce phénomène, le Gouvernement du Sénégal est intervenu d’urgence en réalisant une digue frontale, au nord de la Langue de Barbarie, dans le quartier de Goxu Mbacc. Il est également appuyé par la Banque Mondiale dans l’exécution, en cours, du Projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience de Saint-Louis (SERRP) qui s’inscrit dans le sillage du Projet de Gestion des Eaux Pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP). Le SERRP est axé principalement autour :

o du relogement provisoire et définitif des sinistrés de la Langue de Barbarie, par l’installation d’unités mobiles de relogement dans un premier temps et ensuite par la construction de logements ;
o de la constitution d’une bande de sécurité de 20 m le long du littoral de la Langue de Barbarie ;
o et de la conception d’une solution durable de protection du littoral de la Langue de Barbarie.
En complément de ces initiatives, le Gouvernement du Sénégal a obtenu de l’Agence Française de Développement (AFD) un financement de seize millions (16 000 000) d’euros (environ 10, 5 milliards F CFA), pour la mise en œuvre d’un projet de protection du littoral dénommé « Projet de Protection Côtière à Saint-Louis (PPCS) ».
La décision de réaliser ce projet de protection des quartiers de Saint-Louis a été prise lors de la visite effectuée par Son Excellence Monsieur Macky SALL, le 03 février 2018, en compagnie, entre autres, de Son Excellence, Monsieur Emmanuel MACRON (Président de la République française) et de Monsieur Jim Yong Kim (Président du Groupe de la Banque Mondiale) « .

 

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Gandiol : Le Maire Contente les Jeunes et Promet le Meilleur

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Saint Louis : Le Conseil Régional de la Consommation Entérine les Nouveaux Prix du Sucre du riz et de l’ Huile

A Saint_Louis, le conseil régional de la consommation a entériné les propositions de prix de certaines denrées, du service régional du commerce. Ainsi, après plusieurs tours d’horloge d’échanges les différentes parties ont décidé, d’un commun accord du prix du litre d’ huile raffinée à 1215 Fcfa pour les départements de Dagana et Saint_Louis et 1220 Fcfa à Podor. De même, pour Saint_Louis et Dagana, l’huile andogène coûte 360 et 365 Fcfa à Podor. S’agissant du sucre cristallisé, le kg vaut, désormais, 610 Fcfa à Dagana et Saint_Louis et 615 dans le département de Podor. A l’occasion de ce conclave, il a été, aussi, décidé que le kg de riz brisé non parfumé va s’échanger à 310 Fcfa dans les départements de Saint_Louis et Dagana et 315 à Podor.

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Candidat à la Mairie de Saint Louis : Le Pr Abdoulaye Sène Promet une Offre Politique Différente

Encore un candidat pour la mairie de Saint_Louis. Le leader du mouvement Yokuté Dekk Bi, par ailleurs, responsable de l’ Apr à Guet_ Ndar, le Pr Abdoulaye Sène promet une offre politique nouvelle.

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Saint_Louis : La Mosquée de Bango_Sinthiane s’ Offre aux Bienfaiteurs comme un Énorme Cahier de Doléances

Située à quelques encablures du célèbre arrêt  » Y « , la mosquée de Bango_Sinthiane se présente comme un chantier sans fin. Démarrée depuis des années, la construction du lieu de culte peine à prendre sa vitesse de croisière. Au surplus, les travaux stagnent. Aujourd’hui, la volonté, sans cesse renouvelée des initiateurs ainsi que l’ apport non négligeable du voisinage, qui vient prêter main_forte, de temps en temps, entretiennent l’espoir d’entrevoir le bout du tunnel. Mais, à l’aune de l’étendue de la tâche, les concepteurs et autres fidèles musulmans ont jugé opportun de lancer un appel aux donateurs, bonnes volontés et autres autorités. En attendant, faisant contre mauvaise fortune, bon coeur, les musulmans du quartier s’y donnent rendez_vous, pour les cinq prières quotidiennes ainsi que pour le rituel de l’ Aid El Fitr et l’ Aid El Kébir.

 

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Révision Exceptionnelle des Listes Électorales : Le Département de Saint_Louis Enregistre 5905 Opérations

_ Conformément au décret N° 2021 / 976 du 26 Juillet 2021, a rappelé le préfet, les opérations d’enrôlement ont pris fin, mercredi dernier, dans le département de Saint_Louis. Ainsi, dans la perspective des élections départementales et municipales du 23 Janvier 2022, 5905 opérations ont été effectuées.
Dans la commune de Saint_Louis, 2676 opérations ont été constatées. Dont, 2011 inscriptions pour 664 modifications et 1 changement de statut.
Au niveau de l’arrondissement de Rao, 3229 opérations ont été, globalement, répertoriées. Réparties comme suit : 1727 inscriptions, 1497 modifications, 2 radiations et 3 changements de statut.

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Guinée : l’ Histoire Secrète de la Chute d’Alpha Condé

Par François Soudan

 » Comment le président guinéen a-t-il pu être si facilement capturé ? Pourquoi avait-il ignoré les mises en garde contre Mamady Doumbouya ? D’où vient vraiment le nouveau maître de Conakry ? Plongée dans les coulisses du coup d’État.

• Pourquoi Alpha Condé a-t-il été capturé aussi facilement ?
Le palais présidentiel de Sékhoutouréya, sur la presqu’île de Kaloum, à Conakry, était en principe entouré par un triple cordon de sécurité tenu par des éléments du Bataillon autonome de sécurité présidentiel (BASP), basés au camp Makambo, dans le quartier Boulbinet, à une poignée de kilomètres de là. Mais en ce début de matinée du dimanche 5 septembre, les petits détachements de bérets rouges qui gèrent les trois checkpoints disposés le long de l’avenue qui mène jusqu’à la grille d’entrée du palais sommeillent encore.


Les soldats du BASP sont des fidèles du président – certains d’entre eux proviennent des rangs du service d’ordre du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) – mais ils ne disposent ni de la formation ni de l’armement qui conviennent. Le général français Bruno Clément-Bollée, qui a beaucoup œuvré à la restructuration de l’armée guinéenne demandée par Alpha Condé, estime que Sékhoutouréya était « l’un des palais les plus mal gardés d’Afrique de l’Ouest ». Si on le compare avec le dispositif de protection du palais du Plateau à Abidjan, « c’est le jour et la nuit », ajoute-t-il.

C’EST AU PREMIER ÉTAGE, OÙ IL VIT SEUL, QU’ALPHA CONDÉ SERA PRIS
Venu de sa base de Kaleya à Forécariah, en Basse-Guinée, à 85 km de là, à la tête d’une colonne d’une cinquantaine de camions et de pick-up armés de mitrailleuses 12,7 mm, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya fonce droit sur Kaloum, où il fait son entrée aux alentours de 8h du matin. Il a engagé dans l’aventure la quasi-totalité du Groupement des forces spéciales (GFS), soit 500 hommes environ, dont une partie, lourdement armée, prend position devant le camp Makambo pour bloquer toute sortie des renforts de la Garde présidentielle, tandis que l’autre, dont l’unité spéciale 8602 entraînée par les Français et les Israéliens, se dirige sur Sékhoutouréya avec l’appui-feu d’un blindé et de plusieurs mortiers.

Rentré quelques jours plus tôt de Sardaigne (un séjour qui, il convient de le préciser, n’avait rien de médical), où il s’est rendu à l’invitation de son ami l’entrepreneur italo-érythréen Makonnen Asmaron, avec qui il a préparé la visite officielle à Conakry du président Isaias Afwerki prévue pour le 9 septembre, Alpha Condé, insomniaque notoire, a fini par s’endormir aux premières lueurs de l’aube.

À LIRE Guinée : où et dans quelles conditions Alpha Condé est-il détenu ?
Dans ce palais glacé construit par les Chinois à l’époque de Lansana Conté, cet homme de 83 ans vit seul. La Première dame, Djene Kaba, habite une autre résidence et son unique enfant, Mohamed, vit à San José, au Costa Rica. Au rez-de-chaussée et devant la baie vitrée qui sert de porte d’entrée, cinq ou six gardes du corps en civil tout au plus. À l’étage, son bureau et sa chambre. C’est là que le lieutenant-colonel Mamadou Alpha Kaloko, chef de corps du BASP, qui s’est précipité à Sékhoutouréya avec une poignée d’hommes dès les premiers coups de feu, vient le trouver pour l’informer de la situation. C’est là aussi qu’il sera pris.

À l’extérieur, l’affrontement est bref mais meurtrier. Selon nos informations, une vingtaine de gardes présidentiels sont tués, dont le colonel Yemoiba Camara, commandant de la protection rapprochée du chef de l’État, ainsi qu’au moins deux membres du GFS. Guidés par un transfuge du BASP habitué des lieux, les putschistes font exploser la baie vitrée et se ruent dans l’escalier qui mène au premier étage.

ILS LUI PASSENT DES MENOTTES APRÈS L’AVOIR MENACÉ : « SI VOUS BOUGEZ, ON TIRE ! »
Ils plaquent Kaloko au sol, s’emparent du président, à qui ils passent des menottes après l’avoir menacé (« Si vous bougez, on tire ! »), puis le font descendre dans un salon du rez-de-chaussée où ils le filment et le photographient, à la fois sonné, désemparé et tout de colère contenue. Ces images, qui rappellent celles du couple Gbagbo hagard lors de sa capture en avril 2011, feront le tour du monde, tout comme celles, passablement dégradantes, d’un Alpha Condé exhibé par ses tombeurs à l’arrière d’un 4×4 roulant toutes vitres ouvertes à travers les rues de Conakry.


Pendant ce temps, si l’on en croit un témoin qui a pu se rendre sur les lieux après les faits, le palais aurait été entièrement « visité » par les hommes de Doumbouya et nul doute que les sacs de cash qu’à l’instar de la plupart de ses homologues du continent Alpha Condé conservait dans sa chambre et son bureau n’ont pas dû échapper à leur convoitise. Un peu partout dans la capitale, mais particulièrement dans les quartiers acquis à l’opposition, des scènes de liesse succèdent à l’apparition des premières photos sur les téléphones portables. Avec leur corollaire prévisible : le ministère de la Communication, les sièges de la Radio rurale, du journal gouvernemental Horoya et du désormais ex-parti au pouvoir, le RPG, ainsi que celui de la commission électorale sont attaqués et souvent vandalisés.

L’espace de quelques heures, ce dimanche 5 septembre, le ministre de la Défense, Mohamed Diané, un très proche d’Alpha Condé, a cru en la possibilité d’une contre-attaque et d’une reprise du pouvoir grâce aux régiments – présumés fidèles – de l’armée de terre, des parachutistes et de la gendarmerie. Mais l’arrestation du président et la diffusion immédiate des images sur les réseaux sociaux, stratégie 3.0 manifestement réfléchie à l’avance, a pris de court et comme tétanisé la haute hiérarchie militaire. L’un après l’autre, les camps de Conakry puis de l’intérieur du pays se sont ralliés au coup d’État – et cela avec d’autant plus de facilité que Mamady Doumbouya est un Malinké de Kankan, de la même ethnie que le président, que son ministre de la Défense et que la plupart des hauts gradés de l’armée. La ligne de clivage communautaire n’a donc joué aucun rôle.

• Pourquoi Alpha Condé a-t-il jusqu’au bout fait confiance à Mamady Doumbouya ?

Même s’il s’est toujours méfié des militaires guinéens – qu’il a combattu pendant vingt-cinq ans au péril de sa vie et au nom de la démocratie – Alpha Condé était persuadé que son armée, réformée et professionnalisée pendant ses deux premiers mandats, était pour l’essentiel devenue républicaine au sens strict du terme. « Je peux être tué par l’armée, mais elle ne peut pas me renverser », répétait-il.

Prudent, il a toujours évité d’affronter les officiers supérieurs dont son fidèle Mohamed Diané lui signalait le comportement problématique, préférant les éloigner. Considérés comme des putschistes en puissance, les généraux Edouard Théa et surtout Aboubacar Sidiki Camara, alias « Idi Amin », ont ainsi été envoyés comme ambassadeurs, le premier en Angola et le second à Cuba en janvier 2019.

À LIRE Guinée : qui est Mamady Doumbouya, le lieutenant-colonel qui a renversé Alpha Condé ?
Ce mélange de certitude et de mansuétude est directement à l’origine de l’erreur de jugement, voire du quasi aveuglement d’Alpha Condé à l’égard de Mamady Doumbouya. Introduit en 2012 par le général de gendarmerie « Idi Amin », à l’époque directeur de cabinet du ministre de la Défense, qui semble être son mentor (sans que l’on sache depuis quand ils se connaissent) et le recommande, Doumbouya rencontre tout d’abord l’ambassadeur de Guinée à Paris, Amara Camara, à qui il affirme vouloir se mettre au service de son pays, avant d’être affecté à un poste d’instructeur au sein du BASP, puis d’être reçu par le président lui-même à Conakry.

PENDANT DES MOIS, LE PRÉSIDENT IGNORE LES « NOTES BLANCHES » DE SES SERVICES DE RENSEIGNEMENT SUR DOUMBOUYA
Ce gaillard de 37 ans au CV opérationnel impeccable – Légion étrangère française, opérations extérieures en Afghanistan et en Côte d’Ivoire, stages commando en Israël, au Gabon et au Sénégal – plaît immédiatement à un président qui n’aime rien tant que de jeter son dévolu sur un nouveau talent, quitte à tout faire pour le séduire, quitte aussi à s’en mordre les doigts parce qu’il aura refusé jusqu’au bout de se déjuger. Et puis, ce sous-officier sociable et respectueux, marié à une française, est un Malinké comme lui, un enfant de Kankan. Pourquoi ne pas lui faire confiance ?

Entiché de sa trouvaille, Alpha Condé envoie Doumbouya suivre en accéléré des cours à l’École de guerre de Paris. Il a un projet précis : cette force spéciale en voie de constitution et destinée à sécuriser les frontières nord de la Guinée contre les incursions jihadistes, c’est à l’ancien légionnaire qu’il veut la confier.

De retour à Conakry, Mamady Doumbouya bénéficie d’une ascension météoritique. Capitaine, commandant puis lieutenant-colonel en l’espace de deux ans. Le 2 octobre 2018, quand les hommes du GFS défilent encagoulés dans le stade du 28 septembre lors du soixantième anniversaire de l’indépendance, à la cadence ultra lente des forces spéciales (28 pas par minute), les Guinéens sont admiratifs et Alpha Condé ne cache pas sa fierté lorsque l’un de ses invités, le président congolais Denis Sassou Nguesso, ancien officier parachutiste, se penche à son oreille et lui murmure : « Tu as tout ça ? » Condé partage aussitôt les images du spectacle à ses amis depuis ses quatre ou cinq téléphones portables. Quelques jours plus tard, sur un plateau de la télévision guinéenne, il s’exclame en riant : « Vous les avez vus ? Toutes les femmes sont tombées amoureuses de Doumbouya. Malheureusement pour elles, il est déjà marié ! »

À LIRE Guinée : l’étrange cérémonie d’allégeance aux putschistes
Dès lors, comment s’étonner si, pendant des mois, le président préfère ignorer les « notes blanches » de ses services de renseignement, lesquels lui rapportent les propos présumés de cet officier très populaire au sein de sa troupe. Certaines de ces fiches sont anecdotiques : on l’aurait entendu se plaindre dans un supermarché de la piètre qualité des vins importés. D’autres sont plus inquiétantes, quand elles relatent des phrases critiques sur la gouvernance, tenues par l’intéressé dans un établissement de Conakry habituellement fréquenté par les membres du contingent guinéen de la Minusma au Mali lors de leurs séjours en permission, ainsi que le dédain affiché par le chef des forces spéciales pour les capacités opérationnelles de l’armée « ordinaire ». Toutes pointent sa filiation avec le général « Idi Amin », tenu en haute suspicion dans son exil diplomatique cubain, ainsi que le risque de voir le GFS devenir l’unité la mieux armée des forces de défense.

TOUS LES INITIÉS S’INTERROGEAIENT SUR LES INTENTIONS DES FORCES SPÉCIALES ET DE LEUR CHEF
À partir d’avril 2020, la mésentente entre le lieutenant-colonel Doumbouya et Mohamed Diané alimente les rumeurs de la presse. À l’approche de l’élection présidentielle, dans un climat particulièrement tendu, le premier refuse la délocalisation prévue de la base des Forces spéciales de Conakry à Kaleya, non loin de Forécariah. Il exige que son unité demeure dans la capitale, afin, dit-il, d’être en mesure d’y sécuriser le scrutin. Diané, qui trouve cette insistance suspecte, demande au président de trancher. Alpha Condé accepte la délocalisation, mais concède à Doumbouya le maintien d’une antenne des forces spéciales à Kaloum, proche du jardin du 12 octobre et du Palais du peuple. Ironie du sort, c’est là où, selon nos informations, il serait aujourd’hui détenu.

Le chef de l’État se laisse également convaincre de la nécessité de renforcer sa garde personnelle. Début 2021, une centaine de jeunes sont envoyés en formation au camp de Soronkoni près de Kankan, sous la houlette d’instructeurs turcs envoyés par son ami le président Erdogan. Mais il se refuse encore à écarter Doumbouya, incapable d’imaginer que ce dernier puisse tenter quoi que ce soit contre celui à qui l’ancien caporal-chef de la Légion doit ses cinq galons de lieutenant-colonel.

De passage à Conakry il y a moins de deux mois, Bruno Clément-Bollée parle de l’atmosphère étrange qui y régnait : « Je n’avais jamais vu le climat politique aussi calme, aussi atone. Et en même temps, tous les initiés s’interrogeaient sur les intentions des forces spéciales et de leur chef. »

• Pourquoi la chute d’Alpha Condé a laissé les chefs d’État (presque) indifférents ?
En dehors des condamnations de principe de la communauté internationale et de l’inquiétude sur son sort exprimée par les présidents ivoirien, togolais, congolais, ou par son ancien camarade de l’Internationale socialiste Antonio Gutteres, nul n’a exigé explicitement le retour immédiat de l’ordre constitutionnel et celui d’Alpha Condé au pouvoir. Si les médias francophones ont « couvert » l’évènement, leurs homologues anglophones se sont avant tout intéressés au décuplement consécutif du prix de la bauxite, dont la Guinée est le premier producteur mondial.

C’est que, dans la région et ailleurs, ce panafricain complexe au caractère difficile n’avait guère d’amis – ou en tous cas trop lointains pour intervenir. Qu’auraient pu faire pour lui l’Angolais Lourenço, le Sud-africain Ramaphosa ou l’Érythréen Afwerki ? En quoi le Turc Erdogan, le Chinois Xi Jinping ou le Russe Poutine pouvaient s’opposer au coup d’État ? Sans parler du Français Emmanuel Macron, avec qui il était en froid depuis que ce dernier avait critiqué son troisième mandat.

LE PRÉSIDENT AVAIT FINI PAR TOUT CONCENTRER ENTRE SES MAINS, NE FAISANT CONFIANCE QU’À LUI-MÊME
À ce relatif isolement s’ajoutaient tous les défauts d’une gouvernance solitaire. Cet adepte du micro-management avait fini par tout concentrer entre ses mains, écoutant peu et contrôlant tout, ne faisant en réalité confiance qu’à lui-même, obsédé par le devenir d’une Guinée qu’il avait chevillée au corps et dont il emportait la terre à la semelle de ses chaussures à chacun de ses déplacements hors de son pays.

Sous les eaux dormantes décrites par Clément-Bollée, des courants s’agitaient et la tension était vive à l’intérieur même du camp au pouvoir. La rupture entre Alpha Condé et son Premier Ministre, le très ambitieux Kassory Fofana, était ainsi donnée pour imminente. Quant aux chefs de l’armée et de la gendarmerie, les généraux Namory Traoré et Ibrahima Baldé, dont le silence et l’inaction lors du coup d’État pose question, ils ne cachaient pas leur mécontentement face aux mesures d’austérité budgétaire affectant l’état-major, exigeant notamment le renouvellement de leurs véhicules de fonction.

À LIRE Guinée, Mali : les forces spéciales menacent-elles la démocratie ?
Conscient de cette grogne, Alpha Condé s’était promis d’y remédier. Le 4 septembre au soir, veille du putsch, lors d’un dîner pris avec quelques invités étrangers à Sékhoutouréya, entre une explication de son programme de logements pour tous et une dissertation sur sa vision de la Guinée, « deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2030 », le président avait eu cette phrase : « Je vais desserrer le budget de l’armée, inutile de se créer des problèmes ». Ce qu’il ignorait c’est qu’à ce moment-là, des éléments précurseurs de Mamady Doumbouya avaient déjà pris position aux alentours et au sein même de l’hôtel Kaloum, vaste complexe quatre étoiles construit par les Chinois et inauguré en octobre 2018, à quelques centaines de mètres du palais.

Le lieutenant-colonel Doumbouya a-t-il agi parce qu’il sentait l’étau se resserrer autour de lui ? Et surtout, a-t-il agi seul ou sous influence ? Dans un pays encore très fortement marqué par les appartenances communautaires, le fait qu’il soit Malinké, comme 90 % de ses hommes, explique en partie l’absence de réaction des partisans d’Alpha Condé et de son parti. C’est le troisième coup d’État réussi dans l’histoire de la Guinée après ceux de Lansana Conté et de Moussa Dadis Camara. Comme à chaque fois, les prisons s’ouvrent et la foule applaudit.

LES MILITAIRES GUINÉENS AU POUVOIR SE SONT TOUJOURS SERVIS AU LIEU DE SERVIR
Reste à connaître la suite qui, comme on le sait, a souvent tendance à se solder par un désastre politique et économique tant il est évident que les militaires guinéens au pouvoir se sont toujours servis au lieu de servir. Quant à Alpha Condé, dont c’est là la deuxième arrestation par l’armée après celle de 1998, qui lui valut de croupir deux années et demi en prison, son avenir s’écrit en pointillés.

Si l’on attend du nouvel homme fort de Conakry qu’il garantisse au minimum son intégrité physique, l’option de l’exil n’est pas encore ouverte. Où irait-il, d’ailleurs, ce vieux lutteur qui ne possède pour tout bien à l’étranger qu’un petit appartement place d’Italie à Paris, acquis alors qu’il était encore opposant ? Là où il est détenu aujourd’hui, on l’imagine à la fois profondément blessé dans son orgueil, anéanti par les trahisons et déterminé à maintenir à flot cette forme de dignité cassante et autoritaire qui lui a toujours servi de boussole, quitte à ce que cette dernière le mène dans une impasse. Le temps de l’autocritique viendra plus tard « .