Culture : La Commune de Saint_Louis et le Parc des Oiseaux de Djoudj au Rythme des 50 Ans de l’ Unesco

« Le patrimoine mondial est une appellation donnée à des lieux ou des biens, identifiés
et reconnus à travers le monde (1154biens inscrits aujourd’hui) comme ayant une
valeur universelle exceptionnelle1
. À ce titre, ils sont inscrits sur la Liste du patrimoine
mondial afin d’être protégés, promuset préservés pour les générations futures.
La valeur universelle exceptionnelle signifie une importance culturelle et/ou naturelle tellement
exceptionnelle qu’elle transcende les frontières nationales et qu’elle présente le même caractère inestimable
pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. A ce titre, la protection permanente de
ce patrimoine est de la plus haute importance pour la communauté internationale toute entière. Le Comité
définit les critères pour l’inscription des biens sur la Liste du patrimoine mondial. Cf.Orientations, paragraphe
49.
Afin d’assurer l’identification, la protection, la conservation et une mise en valeur
appropriées du patrimoine mondial, les États membres de l’UNESCO ont adopté, en
1972, la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel,
communément appelée la Convention du patrimoine mondial.
Ainsi, en 1978, trois biens africainsnotamment l’île de Gorée (Sénégal), Églises
creusées dans le roc de Lalibela (Éthiopie) et le Parc national du Simien(Éthiopie),
ont fait partie de la première série de douze inscriptions surlaListe du patrimoine
mondial de l’UNESCO. L’Afrique a donc compté pour le quart des premières
inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial.Il s’agit d’une reconnaissance de
l’identité culturelle forte et plurielle de l’Afrique, de son patrimoine commun, de ses
valeurs et de son éthique, fondés sur son histoire séculaire en tant que berceau de la
civilisation humaine.
L’année2022 marque la célébration des 50 ans de cet instrument normatif unique de
l’UNESCOqui fédère aujourd’hui 167 États autour d’un objectif commun: la gestion
adéquate du patrimoine culturel et naturel pour en assurer la transmission aux
générations futures.
Cependant, malgré les efforts consentis ces dernières années par la communauté
internationale pour assurer la protection et la conservation de ces biens à valeur
universelle exceptionnelle, de nombreux obstacles fragilisent leur préservation, y
compris en Afrique.
La célébration des 50 ans de la Convention du patrimoine mondial s’inscrit dans un
contexte international marqué par la crise de la Covid-19 où le monde évalue l’ampleur
des dommages causés sur la vie économique, sociale et culturelle des citoyens. On
peut également y ajouter l’accélération de la dégradation de l’environnement et
l’aggravation des divisions sociales.
C’est en ce sens que s’inscrit le thème international de cette célébration, « Les 50
prochaines années : le patrimoine mondial comme source de résilience,
d’humanité et d’innovation», qui suscite des interrogations sur nos valeurs les plus
fondamentales en tant qu’individu, société et communauté internationale.
En tant que laboratoire d’idées, l’UNESCO a pour responsabilité de saisir cette
opportunité afin de mener l’éducation, les sciences, l’information et la culture au cœur
des discussions. C’est pourquoi une étape importance sera consacréeà une réflexion
interdisciplinaire d’un an sur l’avenir du patrimoine mondial, portant bien au-delà de la
célébration des accomplissements réalisés.
Ainsi, toutes les activités entreprises dans le cadre du projet des « 50 prochaines
années » porteront sur l’unedes cinq prioritéssuivantes :
•Changement climatique et préservation du patrimoine
•Transformation numérique
•Relance post Covid-19
•Tourisme durable
•Représentation équilibrée des sites inscrits
Cependant, le continent africain reste la région lamoins représentée sur la Liste du
patrimoine mondial avec 98 sites inscrits en 2022 représentant 8.49% du total des
biens inscrits. De même, l’Afrique est confrontée à de nombreux défis en termes de
préservation des sites déjà inscrits. Il s’agit entre autres: des effets du changement
climatique; de l’urbanisation rapide qui encourage les grands travaux
d’aménagement; de l’insécurité galopante caractérisée par la recrudescence des
attaques armées notamment en Afrique de l’Ouestet les déplacements des
populations, mais aussi les destructions et pillages de certains sites; des trafics en
tout genre; dubesoin accru de renforcement des capacités des professionnels du
patrimoineface à ces enjeux contemporains; dumanque de curricula de formations
adaptés aux besoins réels en matière de gestion du patrimoine mondial africain, etc.
De plus, il est nécessaire de renforcer la sensibilisation et la communication autour
des sites du patrimoine mondial auprès des populations qui vivent à proximité. La
désinformation et la faible connaissance du patrimoineconstituentd’importants
obstacles pour garantir la protection de ces lieux uniques.
Les communautés, les femmeset les jeunes doivent se reconnecter avec l’histoire et
l’importance de cet héritage commun pour en saisir àla fois le potentiel mais aussi en
assurer une meilleure protection, sauvegarde et promotionpour les générations
futures ».

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